j'ai erré quelques minutes sur mon ancien blog, sur le Sénégal. Il était temps de ressentir quelque chose de semblable, non dans la nature du sentiment mais dans l'intensité, ici, au Chili. Enchaîner les photos, les histoires de sorties ne sont que pur rideaux pour cacher mon angoisse de ne pas trouver ma place ici.
Ce weekend m'a enfin permis de m'ouvrir à ce pays, à ses habitants, un peu plus à Lui aussi...
Weekend dans les Andes, monter toujours plus haut, sentiment de pouvoir toucher le ciel, à dos de cheval. Ah il s'appelait Diabolito, et pas Flora comme me l'a fait croire le guide au début de la promenade dans un grand élan de psychologie. Il a eu raison, "Flora" m'a rassuré tout le temps de la montée, Diabolito m'a un peu effrayé durant la descente, ou était-ce le précipice et le chemin friable qui m'ont causé tant d'émoi? Sentiment de peur, d'aventure, de communion avec la nature, le ciel, les montagnes, ma monture, moi. J'etais une "cow girl" sans les cows, juste le cheval, la montagne, les cactus, un chouette trot de temps en temps, quand le chemin le permet, et ca m'a fait du bien. On a ri, on a eu peur, on s'est rassuré, on s'est ému une fois sur la cime, on a mangé avec les guêpes, on a même eu droit a du vin et du fromage, grâce à notre super guide qui s'est improvisé siffleur, cuisinier, bucheron, interprète, ami. C'était le temps d'une journée...
Arrivée la veille, aprés deux heures de bus et de reggaeton, pour camper, la grosse blague. Tiens il fait nuit, ah on a pas de lampe, hum un sac de couchage pour deux, c'est léger dans la cordillère, la prochaine fois, on pensera peut être a prendre un couteau, et du pain, et un tapis de sol aussi, pourquoi pas tu me diras. Ah et une casquette? Des rires, incrédules. C'est pas grave, on est ensemble... Pour compenser notre ignorance, on aurait bien aimer narguer nos voisins de camping avec notre tente qui se déplie en deux secondes. Zut, il fait nuit.
Vendredi sous le signe du cheval donc et des rencontres. Des colombiennes qui traversent l'Amérique Latine, un couple chileno australien, notre guide, un employé de l'Hotel qui nous dégote deux couvertures... c'était doux comme rencontre, sous le signe de la bonne humeur et du partage.
Une nuit plus tard (tiens on dort mieux quand on a moins froid), on s'éveille le coeur beaucoup plus léger que notre corps, qui aime moins que nous faire du dada dans la montagne. C'est pas grave, on s'est acheté de vrais chapeaux en paille pour compenser. L'esprit cow boy reste dans l'attitude, si le corps ne suit pas! On part pour une rando?? Ben oui, ca me dit bien de voir un glacier seul au milieu des monts arides. Au bord d'une route, et puis d'une autre, zut pas le temps d'acheter des empanadas frias, le seul bus de la journée arrive à toute vrombe. tu crois qu'on va pouvoir monter? mais oui, les chiliens descendent pour nous faire une place, on se marche sur les pieds, certains chantent, il fait chaud, le bus ne dépasse pas les 30 kms, la poussière acre rentre par les fenetres et nous asphyxie. j'aime. A quelques centaines de mètres du petit village de Baños Norales, l'on doit descendre du bus et continuer à pied car il ne montera la pente raide qu'à vide. Ca aussi j'aime.
Comme beaucoup d'autres choses dans la journée, "einh". Et pis on monte, sec. waouh on a mal partout, c'est pas grave on fait plein de petites pauses, ah oui mais il faudrait pas que les vieux anglais derrière nous rattrape, vas y on cravache, on sue, je m'étouffe de rire. nos chapeaux s'envolent, on a l'air malin. on avance "lentement", c'est le mot de la rando. Et puis miracle, la pente s'adoucit, il y a même de l'herbe, et un magnifique glacier, seul, majestueux, entre deux montagnes. et là on s'essoufle toujours, mais d'admiration. Encore des rencontres, grâce auxquelles on boit de l'eau gazeuse sortie de terre, une tentative de stop plus tard, et on mange des tomates bio en écoutant du reggaeton dans la voiture d'une jeune chilienne as du volant, non merci on veut pas de bière, des piments non plus. Un jeu de carte plus tard avec les colombiennes et au lit.
Dimanche retour rapide sur santiago grâce à nos rencontre, on se regarde, on est heureux, c'était un chouette weekend.
On recommencera dis?
1 commentaire:
ça fait bien plaisir de lire un message comme ça... je suis contente que vous ayiez apprécié votre we !
Moi aussi j'ai passé un bon weekend ! on en parlera ! bisoux
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